Vie libre : une main tendue vers ceux qui souffrent

Saint-Malo-du-Bois — En toute confiance, la parole libère ces écorchés de la vie. L’association Vie libre prend soin des personnes atteintes d’alcoolisme, et de leur entourage.

Solidarités

« On ne demande pas aux personnes pourquoi elles sont là. On le sait : nous sommes tous passés par là. On est là pour aider les autres et c’est aussi notre piqûre de rappel », expliquent les responsables de l’association Vie libre.

Autour de la table, certains sont abstinents, d’autres accompagnent leur conjoint ou ami. Alain et Geneviève, Mickaël, Frédéric, Teddy, Martine,
Daniel et Marie-Luce, Véronique*et Estelle* partagent simplement leurs joies, leurs peines et leurs peurs. « Une belle chaîne d’amitié et de solidarité. »Les liens se tissent au-delà de la réunion mensuelle. La plupart d’entre eux ont réveillonné ensemble. « Parce qu’avec tes copains d’enfance, tu restes parfois pendant deux longues heures à la cave. » Fiers d’être abstinents, ils clament que sans alcool, la fête ‘est plus folle.

Un sacré chemin

L’objectif de Vie libre est de permettre au malade dépendant de l’alcool ou de toute autre addiction de vivre une abstinence
heureuse et définitive.

L’équipe, ce vendredi, se réjouit du parcours de la dernière arrivée, Véronique. « Depuis janvier 2018, tu as fait un sacré chemin. » Avec émotion, Véronique raconte : « Un samedi, j’ai eu un accident. Je n’étais pas dans mon état normal. Je me suis arrêtée au magasin de proximité. La gérante a pris mes clés. Elle aurait pu s’en moquer et me vendre de l’alcool.

Une rencontre qui va tout changer La commerçante prend contact avec le maire, qui lui donne les coordonnées de Vie Libre. Deux membres de l’association vont alors échanger avec Véronique..« Le courant est tout de suite passé. Je ne savais pas ce que j’avais : on m’a dit pour la première fois que c’était une maladie. J’étais alcoolique. Lorsque je suis tombée un soir, en descendant à la cave et que c’est mon fils qui m’a retrouvée le front en sang, cela a été le déclic,

Comme les autres, Véronique commence alors un sevrage à l’hôpital. Tous s’accordent à dire qu’à l’hôpital, qu’ils ont vu des personnes dans des états plus graves que le leur, et se sont décidés à lutter contre la maladie.
Mais sans l’aide d’une association à la sortie les malades replongent souvent , ils appréhendent le regard des autres.

Pour l’entourage, Vie libre propose également des rencontres, « Les conjoints en ont besoin. On a parfois vu des jeunes qui venaient parce qu’ils ne savaient plus quoi faire de leur copain. Il n’y a pas que des conjoints. Martine est là depuis des années pour aider son ami, Arthur, à tenir. »

Chaque rencontre se termine par le verre de l’amitié. Pour accompagner en bienveillance, les mots ont toute leur Importance.

Contact : Frédéric DELAHAYE Tél : 06 25 31 48 24

** Prénoms d’emprunt