Il marche 1000km pour sensibiliser contre l’alcool

michel guignardLe maire de Montourmais, en Vendée, descend la Loire au nom des personnes « malades  de l’alcool ». Ces derniers jours, il s’est arrêté en Anjou et en Loire-Atlantique.

«Je ne veux pas qu’ils me disent que je suis resté les bras croi­sés devant leur malheur. » Michel Guignard, 66 ans, maire de Mon­toumais, en Vendée, agit en tant qu’homme responsable. Depuis le 20 juillet, il marche le long de la Loire, depuis ses sources au Mont-Gerbier-de-Jonc jusqu’à Saint-Brévin. Soit un parcours de 1 012 km qui s’achève dimanche et l’a mené dans douze départements.

Jeudi, il était à Saint-Florent-le-Vieil dans le Maine-et-Loire, et hier soir, près de Thouaré-sur-Loire, en Loire-Atlantique. Il y rencontre les respon­sables des antennes d’Alcool assis­tance, s’arrête dans les campings.

Il s’est lancé dans ce défi personnel pour sensibiliser contre l’alcool. Dans sa commune, plusieurs personnes ont été touchées par ce qu’il consi­dère comme « un fléau ». L’idée de ce périple ligéhen lui est venue de ses relations avec les personnes dé­pendantes qu’il a côtoyées. « Quand je parlais avec ceux qui voulaient s’en sortir, je leur disais, le chemin sera long et difficile comme de des­cendre la Loire

Le sexagénaire décide de leur prouver, de façon symbolique, que ce parcours est compliqué mais pas impossible. « Si vous ne faites pas quelque chose qui marque les gens, ils considèrent que vous ne faites rien. »

Il marche ainsi une quarantaine de kilomètres par jour, avec un sac de quinze kilos sur le dos. « Je suis là pour en baver, pas en touriste. Ce n’est pas pour mon plaisir, je souffre de la chaleur, de la fatigue, de l’inconfort. Le soir, j’en ai plein les pattes. » Mais l’homme ne lâche rien. Il a choisi de parcourir ce che­min seul, car il ne veut pas « imposer son rythme à d’autres personnes ». Michel Guignard admet qu’un tel périple « ne s’improvise pas », mais il est déjà habitué aux randon­nées. « Je marche 20 km une fois par semaine. » Ce voyage effectué à pied lui permet surtout d’ouvrir le dialogue et d’expliquer les raisons de son aventure. « Des malades de l’al­cool, il y en a beaucoup plus qu’on ne le croit, explique-t-il.

Pour se faire soigner, il faut admettre qu’on est malade et c’est compliqué. Je veux qu’ils sachent qu’il y a du monde pour les aider. »

 

‘Article Ouest-France, 10 août 2013