Première étude sur les effets indésirables du baclofène

Près de 25 centres hospitaliers de Nord-Pas-de-Calais-Picardie et 800 patients vont participer à cette étude inédite dans le domaine de l’addiction.

C’est une étude sans précédent dans le domaine de l’addiction à laquelle vont participer 25 centres hospitaliers en Nord-Pas-de-Calais Picardie et près de 800 patients.

Objectif : mieux cerner les effets indésirables du baclofène, médicament prescrit contre l’alcoolisme, dont la popularité avait explosé en 2008 suite à la parution du livre d’un cardiologue alcoolique qui l’avait auto-expérimenté.

Des appels téléphoniques mensuels pendant trois ans

« L’étude va permettre de mieux séparer les événements indésirables propres au baclofène (fatigue, troubles du sommeil, bourdonnements d’oreille…) de ceux liés à d’autres causes (prise d’alcool, de drogues ou d’autres médicaments par exemple pour dormir ou contre la dépression) », explique le Dr Benjamin Rolland, psychiatre et addictologue en charge de piloter l’étude.

Il s’agira aussi de décrire la nature et la fréquence de ces différents effets indésirables, les doses du médicament employées ou encore d’étudier l’évolution des consommations d’alcool et ducravingirrépressible envie de boire.   »chez les volontaires. En pratique, ces derniers recevront, pendant trois ans, des appels téléphoniques chaque mois.

Une procédure d’encadrement jugée inadaptée

Baptisée « Baclophone », l’étude devrait également permettre d’évaluer la proportion de patients inclus dans le système mis en place en 2014 par l’agence du médicament (ANSM), dit de recommandation temporaire d’utilisation.

Cette procédure, qui vise à permettre d’utiliser officiellement le baclofène dans le cadre du traitement de l’alcoolisme, est toutefois jugée trop lourde, compliquée, voire inadaptée par les médecins.

En octobre 2015, seulement 6 200 patients étaient ainsi enregistrés sur le site de l’ANSM, alors que l’Assurance maladie a recensé environ 100 000 personnes traitées avec du baclofène.

Article Ouest-France 22 janvier 2016