Le binge drinking affecte le cerveau des ados de manière durable

La pratique consistant à ingurgiter un maximum d’alcool en un minimum de temps touche la matière blanche du cerveau. Les conséquences sont les plus importantes chez les jeunes hommes.

 

A lire avant de réveillonner! Le binge drinking, cette pratique qui consiste à ingurgiter rapidement une très grande quantité d’alcool, affecte de manière durable et visible la matière blanche du cerveau des adolescents. C’est la conclusion d’une étude publiée en ligne le 21 décembre par la revue Addiction Biology, menée par des chercheurs de l’université de Picardie, en partenariat avec les universités de Reims et du Sussex. En France, 14% des 15-24 ans pratiquent la beuverie express, d’après l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).

La matière blanche du cerveau contient des millions d’axones, des fibres nerveuses qui relient les neurones des différentes régions du cerveau. A l’adolescence, cette matière blanche connaît une phase d’épaississement, ce qui assure une accélération de la vitesse de connexion des neurones, comme le rapporte Le Figaro.

Pour cette étude, les chercheurs ont effectué une série de tests sur une quarantaine d’étudiants âgés de 18 à 25 ans. Parmi eux, dix hommes et dix femmes ne pratiquant pas le binge drinking, et autant s’y adonnant. Les évaluations ont consisté en des questionnaires, des IRM, et des tests cognitifs répartis en deux fois à une année d’intervalle. Conclusion: la pratique a des effets nets sur le cerveau, mais avec des différences entre les hommes et les femmes.

Des effets plus graves pour les hommes que les femmes

Les conséquences sont en effet beaucoup plus importantes pour les jeunes hommes qui consomment régulièrement, rapidement et en très grande quantité de l’alcool. Très concrètement, les patients ont une moins bonne mémoire, des difficultés d’apprentissage, de raisonnement ou de lecture. Un phénomène d’autant plus inquiétantque les hommes sont plus nombreux à faire des beuveries express. « Dans notre groupe d’étudiants, 40 % des hommes ont été catégorisés comme binge drinkers, et 16 % des femmes » explique ainsi Mickael Naassila, un des auteurs de cette étude, comme l’indique Le Figaro.

Chez les femmes, la matière blanche ne connaît pas de diminution de densité, mais les chercheurs ont observé chez elles des altérations de la matière grise. Le phénomène serait lié au fait que le cerveau des jeunes femmes termine sa maturation plus rapidement que celui des hommes à l’adolescence. En attendant, leurs performances cognitives sont également affectées. Une étude qui intervient alors que neuf Français sur dix consommeront de l’alcool pendant le réveillon, d’après des associations de prévention des accidents de la route.

Le binge drinking a des conséquences plus importantes sur le cerveau des hommes que celui des femmes.