Tabac-alcool. Une législation plus sévère pour lutter contre les addictions

trinquerSe montrer beaucoup plus ferme dans la lutte contre les abus et dégâts entraînés par les deux principales « drogues licites », tabac et alcool : c’est ce que préconise un rapport commandé par le gouvernement pour trouver des stratégies efficaces contre les addictions.

Ce rapport remis vendredi à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) par le spécialiste des addictions, le Pr Michel Reynaud (hôpital Paul-Brousse) propose une « politique de réduction pragmatique des dommages » liés aux drogues, qu’elle soient illicites (cannabis, cocaïne…) ou licites (tabac, alcool…).

Il n’est pas question de vouloir éradiquer les drogues, explique le Pr Reynaud. « Les consommations de produits psychoactifs et les pratiques liées à des recherches de satisfactions immédiates sont inhérentes à la condition humaine », estime-t-il, et il serait « illusoire de vouloir les faire disparaître ».

« Législation comparable entre les drogues licites et illicites »

Mais le psychiatre-addictologue, chargé de faire la synthèse de ce travail collectif sur « les dommages liées aux addictions », propose de viser de manière pragmatique « les abus et les dommages entraînés par ces pratiques ».

Il propose en particulier une « législation comparable pour les délits liés à la consommation de drogues licites ou illicites », par exemple dans les accidents de la route ou encore dans des actes de violence.

Il s’agit toujours de « marquer l’interdit des drogues illicites » mais il convient de « rapprocher au maximum les actions pour pénaliser la consommation » qu’il s’agisse de drogues illicites, d’alcool ou de tabac.

Hausse des taxes sur l’alcool

« L’augmentation des alcoolisations aiguës chez les jeunes, la stabilisation à un haut niveau de l’usage du cannabis […] devraient amener notre société à regarder les choses autrement » observe-t-il.

L’expert se déclare favorable au relèvement de la fiscalité en particulier pour l’alcool avec une taxation en fonction du nombre de degrés d’alcool contenus dans une boisson. De son côté, le prix du tabac est lui régulièrement relevé, avec par exemple une hausse prévue de 5 % des taxes en juillet.

Politique de prévention pour les jeunes

Il propose aussi une politique de prévention ultra-ciblée en direction des jeunes qui doivent être la « cible prioritaire », du public féminin, en particulier les femmes enceintes et isolées, en aussi envers les populations précaires

Article Ouest-France  7 juin 2013